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Tout en considérant que la baisse des moyens en faveur du sport, qui est inscrite dans le projet de loi de finances pour 2025, « n’impacte pas [la] politique » qu’il entend mener, le ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative, Gil Avérous, se satisferait toutefois d’un petit coup de pouce au travers d’un recours accru au pactole que représentent les paris sportifs.
« Je suis favorable au relèvement de la taxe sur les paris sportifs. C’est un secteur qui se porte très bien économiquement, avec des résultats en hausse de 16 % par rapport à l’an dernier, et il est légitime qu’il contribue à la politique sportive », déclare M. Avérous dans un entretien à L’Equipe, paru vendredi 25 octobre. En l’état, le projet de budget pour 2025 fait état d’un recul de 273 millions d’euros des crédits pour le sport (-188 millions pour la mission sport, -85 millions pour les derniers financements liés aux Jeux olympiques et paralympiques)
« Je me bats pour que l’on ait les meilleurs financements publics sur le sport et je pense que la fiscalité sur les paris sportifs est un moyen assez consensuel d’améliorer nos marges de manœuvre », ajoute-t-il, rappelant qu’un amendement a été adopté, le 19 octobre, par les députés en commission des finances : celui-ci visait à porter de 100,4 millions à 216,4 millions d’euros le montant issu de la taxe sur les paris sportifs en ligne, qui est fléché vers l’Agence nationale du sport (ANS), l’opérateur de l’Etat en matière de politiques publiques sportives.
Il n’est cependant pas dit que cette disposition passera le cap de l’examen en séance publique du projet de loi de finances pour 2025, en cours à l’Assemblée nationale. Cette option de recourir un peu plus à l’argent provenant des taxes prélevées sur les paris sportifs est poussée depuis quelques années maintenant par un certain nombre d’élus (locaux, députés, sénateurs). Mais, jusqu’à présent, les différents exécutifs successifs ont refusé de franchir le pas. D’ailleurs, M. Avérous précise dans l’entretien à L’Equipe, que ce qu’il exprime est un avis « à titre personnel ».
Le gouvernement ayant décidé de geler en 2025 le versement de 100 millions d’euros en direction des collectivités locales pour la construction d’équipements sportifs, le ministre des sports déclare vouloir « travailler rapidement » avec ces collectivités sur la question du manque d’infrastructures sportives.
Son objectif ? « Discuter de la façon dont on peut augmenter la disponibilité des gymnases », avance-t-il, précisant : « J’ai en tête les gymnases des collèges et des lycées qui servent en journée pour les scolaires mais sont souvent vides le soir. Un premier travail a été fait dans le cadre de la loi sport, avec 25 % de gymnases mutualisés. Mais il reste des difficultés, notamment dans les lycées avec un internat. »
Par ailleurs, M. Avérous déclare vouloir relancer le processus de concertation avec les acteurs du sport qu’avait engagé la précédente ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, lequel devait se traduire par une « loi héritage » des Jeux olympiques et paralympiques.
« Nous allons écrire aux présidents de fédération et acteurs du sport pour nous dire d’ici Noël où ils en sont de leur réflexion et de leurs demandes. A la mi-janvier, nous allons réunir toutes les fédérations, les collectivités, les parlementaires, les entreprises, l’ANS, tous ceux qui ont participé à ce que l’on a vécu pour Paris 2024. Et puis nous nous donnons une période d’un trimestre pour que chacun recogite », explique le ministre.
Cette « loi héritage » avait été promise pour la fin de 2024, puis pour le début de 2025 par Mme Oudéa-Castéra. Son successeur envisage désormais qu’un « plan d’action jeunesse » soit « adopté en même temps que le projet de loi héritage ». « Pour moi, l’idéal serait un plan jeunesse, dans lequel le sport [serait] le cœur du réacteur, qui soit validé au cours de l’été ou à la rentrée 2025, déclare-t-il. Les réflexions sont à mener en parallèle de manière concomitante avec une grande partie inclusion et insertion. »
Philippe Le Coeur
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